19.11.08
Was it still Earth?
Je me souviens d'une nuit qui s'était soudainement transformée en un sac de noeuds. Des péripéties de dernières minutes comme un dernier coup d'éclat avant de tout plaquer. Tremblante, angoissée j'avais bouclé mon sac à dos en un temps record. Il ne pouvait rien me manquer, ma tête, mes jambes, mon appareil photo, passeport et billets, ça n'était pas compliqué.
Je ne savais toujours pas ce qui me poussait à tenir entre mes mains ce passeport pour l'ailleurs. Il y avait quelque chose d'inquiétant et d'excitant à la fois d'aller chercher là-bas, sur un bout de terre coincé au Nord, la clé d'une porte déjà truffée d'autant d'énigmes.
A bord d'un taxi, j'ai troué la ville encore à cheval entre aube et nuit, à ces heures où personne ne pouvait m'appercevoir prendre silencieusement la fuite. J'ai filé à travers un labyrinthe parsemé de langues en verre et rapidemment gagné l'accès à une immense baie vitrée derrière laquelle miroitait ma belle bête des airs.
Un vol trop rapide par dessus les nuages puis soudainement un spectacle anormal. Etait-ce bien ici?
De là haut vu de par mon hublot, une étendue toute faite de terre craquelée.
Jamais la terre ne m'avait semblé plus réelle et organique. Si tremblante qu'aucun humain ne semblait pouvoir s'y loger.
Un vide inhabité fait de terre et de pierres et par endroit même d'étranges cheminées dont s'échappait un souffle chaud; partant de son noyau pour gagner les airs, laissant des soupirs enfumés, des traînées de désolation caresser lassivement sa chair.
Non, il ne pouvait pas y avoir de place pour un seul homme sur cette île, elle ne pouvait pas se trouver si près sur terre et semblait bien trop vivante pour se laisser dompter.
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