7.2.09
6.2.09
triste singe
Triste singe,
bois ta peine,
mes nuits ne t'appartiennent plus,
et tu ne possèderas jamais le monde.
A visage découvert,
le singe ne rit plus
le singe n'entend plus,
le singe ne voit plus
replié sur ses propres plaies.
Passé démon, passé trophée.
Passé qui pèse sur le petit singe maigrichon.
A entasser
On en trouve plus la force de soulever
Va, vol singe,
Retiens bien serré ton butin
Et part donc oncrétiser ton pacte avec le malin.
Mélancolie des vieux jouets
On dit la tristesse ou la mélancolie.
Mais au fond, n'est-ce-pas simplement les jours
qui courent et s'attrapent du bout de leurs heures?
Toutes ces nuits qui percent de la pointe des doigts nos abris
et prient nos âmes de trouver le courage de braver nos peurs.
De se laisser docilement bercer par la timide lune
et porter à la clareté du jour la voix de nos agitations nocturnes.
Des rêves troubles, construits sur des larmes claires
reculées, cachées derrière cette ville trop agitée.
Des flux parasitaires transperçant la tiédeur de nos chairs.
Des jours flous, hantés par nos plus vifs cauchemards.
Faible conscience ne déjoue pas les bruyants éclairs
Ces peintures célestes brûlées par l'anxiété
de se voir s'envoler sans avoir pu déposer quelque part,
un bouquet d'images éclairées ou ternies.
Un bout de passé qui jauni sur papier,
pour chanter ceux que l'on a pu aimer,
griffonner ceux qui nous ont trahi.
Les lumières ne prennent reflet que sur le translucide.
Mais à l'intérieur tout est bel et bien vide.
Ils sont partis avec leurs meubles boisés,
bourrés de ces archives d'un futur halluciné.
Ne me laissez pas croire que l'avenir est devant
car voilà longtemps que je ne vis plus au présent.
Nichée derrière mes rideaux de fumés,
je ne fais que gratter sauvagement sur du papier
avec la vivacité du passé, ces réserves faites sur vos curiosités.
J'emprisonne tous les mots restés coincés
par la pudeur embrasée des fruits du passé.
Aujourd'hui paisible là où rien ne bouge,
adagio tempere, les notes murmurent
bloquées à lintérieur d'un rectangle fermé d'épais murs
la quiétude de nos journées ensoleillées,
hurlent, vacarme agité en pleine nuit,
les jouissances du vécu, les angoisses de l'ennui.
J'ai perdu sur le chemin mes rêves, mes larmes
Et dans la rosée de l'aube je baisse délicatement mes armes.
Le ciel embrûmé porte sur ses dégradés, quelques débris colorés
de tous ces jouets désormais par le temps usés,
qui hanteront et fleuriront mon éternité.
Silence...
Sous son enveloppe d'absence,
il faudra gratter pour entendre.
C'est un silence comme un ventre trop gourmand
qui aurait avalé trop de mots.
Une gorge tenaillée,
une langue gonflée.
Creuser du vide
formé sur du saturé.
Trop de mots cachés, trop de lettres rattachées,
Il ne tient qu'à toi, de vouloir
savoir.
Déterrer ces obscures présences.
Dénouer ces non-évidences.
Voler au silence, ses cordes vibrantes.
Celles qui finalement murmurent,
hurlent ou chantent
quelques vérités déguisées.
les instants sombres du pénitent
A chacun de ces moments, la lumière semble avoir subtilement glissé vers des tonalités graves comme si crescendo, elle avait traversé la pièce pour venir se recueillir au pied de notre lit.
L'espace s'en retrouve réduit, ses limites aspirées, venues encercler la nudité de son corps.
Il jît là, en plein centre de ce cadre nourrit d'abîme; saint trop humain, héro au masque tombé, devant moi exposé sous sa fragilité la plus brute. Ecrasé par le poids de ses nerfs, de ses muscles et d'une chair bien trop épaisse pour n'être qu'une couverture.
Seul sa peau résiste et s'agrippe aux derniers miasmes lumineux. Elle flotte pesante comme suspendue au dessus d'un ciel nébuleux.
Ma main glisse là où à l'intérieur reposent les pulsations d'une âme ébranlée. Et c'est toute impuissante que celle-ci vient recueillir sous sa paume les gémissements du pénitent. Rien ne peut pénétrer sous cette chair pour l'y apaiser.
Son corps possédé, craque et se contorsionne.
Son visage aux traits tiraillés, grimace toute l'animosité de ce violent spectacle.
Il tente sous mon regard désarmé d'expulser les stigmates de violents secrets bien enfouis qui malgré tout acharnement ne sombreront jamais dans l'oubli. Ces fragments de souvenirs qui même ensevelis au plus profond sous d'innombrables couches de terre, ne cessent de vivre, de se faire revivre et de secouer par de violents échos, ce sol qui porte pourtant à la lumière du jour, les pierres gravées du repos.
Ils ressurgissent intacts, venus percer, trouer sa chair enflammée avec le même impact que celui du passé.
Le voilà aussi désarticulé et flexible qu'un pauvre pantin éxécutant sur la scène de ce lit couvert de draps en fouillis les mouvements endiablés d'une mémoire dépourvue de toute pitiée.
Avancer
La force s'est faufilée en dehors.
Ce corps reste planté au sol, aspiré par sa base.
Tendu luttant contre la loi inéluctable de la pesanteur .
Une force plus puissante que cette masse de chair laissée en chiffon, traînant ses membres lourds.
L'air qui l'enveloppe ne semble pas être le même celui qu'il aspire.
L'air qui le nourrit est un air pauvre. Asphyxie.
Il pèse sur ses muscles flottants.
Ce corps baigne dans un espace sans repères.
Il ne sait trop où se diriger.
Là où il se trouve, il est en proie à tous les dangers, poids de la lenteur ou immobilité.
Un virus en son noyau qui le tenaille et le conditionne à une pénible fragilité.
L'important c'est parait-il d'avancer coûte que coûte alors il tente sous chacun de ses pas tremblants, d'y repousser un peu de frayeur. Il avance un peu titubant.
Alors ils verront eux tous, qu'il n'est pas ce prisonnier condamné impuissant.
Peut-être même qu'au bout de quelques pas gagnés malgré la faiblesse et la fragilité et malgré que le vent n'ait pu l'y pousser, il gagnera la porte de sortie.
Il respirera, l'air que tous respirez, celui du sursis.
Son corps se réouvrira au monde avec voracité et curiosité.
Mais en attendant, il avance tout lentement et rivalise avec ses peurs.
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