Accepte les brouillons qui s’entassent à tes pieds,
les pensées en chiffon qui jaillissent comme du poison sur papier.
Accepte de danser avec les lettres au rythme des obsessions qui se bousculent sous ta chair.
Laisse l’écriture prendre possession de ton corps et jeter quelques murmures discrets sur la ville qui doucement s’endort.
Affronte les dissonances de tes humeurs qui n’attendaient que les premières lueurs de la nuit, pour griffonner sur la page blanche tous les silences qui habillent tes peurs.
28.12.09
27.12.09
Etranger
Ce sont des nuits sans visage.
A errer chez soi sans que rien autour n’aspire au familier.
On s’y déplace en suspension, une main posée sur la réalité du quotidien –une pièce avec son lit, ses canapés, des lampes allumées à chaque coin, et le reste du corps et de l’esprit loin vers un ailleurs décoré de fictions.
Le temps s’écoule sans heurter la paralysie de ces instants. On ne perçoit de ces heures oubliées, que quelques murmures filtrés par les épais murs qui nous retiennent prisonnier.
Nous, cet inconnu, solitaire, écrasé par l’imparfaite vérité de ce monde qui ne se tolère qu’à travers l’illusion.
Bercé par de faux espoirs comme celui de se laisser croire qu’il y a peut-être au delà du cadre de la fenêtre, quelqu’un quelque part pas bien loin qui pourrait apaiser ce face à face avec ce visage, condamné à n’être qu'une terne image de cet éternel étranger.
Danse d'hiver
C’était un conte d’hiver sans histoires.
Elle sentait sa chair recueillir les chaudes effluves d’un feu de bois qui s’animait à quelques pas d’elle. En face d’elle, une baie vitrée surdimensionnée comme une fenêtre sur le monde dominait sur un lac glacé, un décor discret, fragile.
Les branches des arbres s’agitaient comme des vagues en collision. Elles étaient la nouvelle voix de ce lac dont on avait ôté les cordes vocales.
Les flocons suspendus dans le gris du ciel se détachaient et glissaient lentement sur le paysage.
C'était l’hiver qui dansait librement dans un monde cotonneux vidé de ces hommes trop frileux pour s’y abandonner.
5.4.09
nocturne agitée
Il est trois heures.
J’avance tout droit le long des rues noyées sous une pluie froide. Mes pas claquent sur le bitume humide et laissent retentir à travers les façades de volets fermés les échos en saccade de ma marche inépuisable.
Je erre et vacille défiant le lourd silence étouffant les ronflements inaudibles des habitants endormis.
Impossible de mettre la main sur ma raison, peut-être dissimulée quelque part derrière les chemins et les constructions en rempart d’un labyrinthe qui ne semble jamais pouvoir prendre fin.
A ces heures sombres, toutes les rues se confondent et ne dévoilent leur singularité qu’à travers les lumières blafardes de quelques lampadaires. Ces petits soleils artificiels des nuits qui forment dans l’obscurité creuse du ciel, comme des petites billes lumineuses.
Me voilà tournant à un carrefour, traînant mes membres lourds et cherchant le long des trottoirs quelque chose, quelqu’un, le reflet d’un espoir.
Je connais trop par coeur la solitude, la colère noire, les humeurs sombres et la tristesse féconde. Je suis venu trouer la nuit et jeter sur mon passage, tous les cris de rage restés bloqués, toutes ces manies qui se refusent au partage.
Douleur qui grandit, incisive, ardente, une boule de feu dans le ventre.
Elle secoue à l’intérieur de mon corps endolori, des sacs de nerfs emmêlés tout prêts à exploser.
Je passe le grilles des commerces fermés, contourne les pas de quelques passants pressés. L’heure n’est pas celle des paisibles blalades, ces flâneries baignant dans l’insouciance mais celle des hommes insatisfaits, cherchant à travers l’errance, un petit carré de paix, un pansement pour couvrir leurs plaies.
L’heure est celle des animaux égarés, perdus dans cette jungle urbaine dans laquelle prend forme trop de bizarrerie humaine.
Ce sont des heures amputées par l’obscurité qui nous font tous étrangers.
Voilà, c’est bien ce soir, ici qu’être étranger m’est le moins insupportable.
Parce-que la plus profonde solitude ne se trouve pas dans un desert, dans une forêt ou sur une île perdue en mer, mais bien dans les recoins et impasses de cette ville.
Il y en a en moi, cachée derrière mon anonymat et accompagnée par une folie qui aimerait laisser expulser ses délirs loin des regards accusateurs et des rires moqueurs de tous ces “bien-pensants” usant de principes gerbants pour nous retenir sous leur captivité.
Voilà pourquoi moi, je préfère mes trottoirs mouillés, cette pluie qui dégouline de mes cheveux et cet indélébile cafard.
Oui je les préfère à ces moutons bavards qui puent l’ennui et qui n’accèdent à la liberté qu’à travers des rêves nichés sous leurs draps douillets.
On dit que la liberté a un prix. S’ils étaient là près de moi sur ces trottoirs, ils me pointeraient surement du doigt et feraient de moi un animal à enfermer. Mais heureusement la nuit les a chassés et ils sont désormais trop occupés à rêver.
Alors je marche, je marche. La pluis glisse sur mon front sans perturber mon agitation. Je me détourne des poteaux, chevauche les caniveaux inondés. Je vais comme une corde cassée en vibration et lance mes dissonances dans les rues désertées.
Je vais le cerveau plein de pensées sans relation. Je défie le vide de mes pas en accéleration. Je n’ai nul part où aller et pourtant je vais, je marche, sans que rien ne puisse m’arrêter à la tâche.
J’avance tout droit le long des rues noyées sous une pluie froide. Mes pas claquent sur le bitume humide et laissent retentir à travers les façades de volets fermés les échos en saccade de ma marche inépuisable.
Je erre et vacille défiant le lourd silence étouffant les ronflements inaudibles des habitants endormis.
Impossible de mettre la main sur ma raison, peut-être dissimulée quelque part derrière les chemins et les constructions en rempart d’un labyrinthe qui ne semble jamais pouvoir prendre fin.
A ces heures sombres, toutes les rues se confondent et ne dévoilent leur singularité qu’à travers les lumières blafardes de quelques lampadaires. Ces petits soleils artificiels des nuits qui forment dans l’obscurité creuse du ciel, comme des petites billes lumineuses.
Me voilà tournant à un carrefour, traînant mes membres lourds et cherchant le long des trottoirs quelque chose, quelqu’un, le reflet d’un espoir.
Je connais trop par coeur la solitude, la colère noire, les humeurs sombres et la tristesse féconde. Je suis venu trouer la nuit et jeter sur mon passage, tous les cris de rage restés bloqués, toutes ces manies qui se refusent au partage.
Douleur qui grandit, incisive, ardente, une boule de feu dans le ventre.
Elle secoue à l’intérieur de mon corps endolori, des sacs de nerfs emmêlés tout prêts à exploser.
Je passe le grilles des commerces fermés, contourne les pas de quelques passants pressés. L’heure n’est pas celle des paisibles blalades, ces flâneries baignant dans l’insouciance mais celle des hommes insatisfaits, cherchant à travers l’errance, un petit carré de paix, un pansement pour couvrir leurs plaies.
L’heure est celle des animaux égarés, perdus dans cette jungle urbaine dans laquelle prend forme trop de bizarrerie humaine.
Ce sont des heures amputées par l’obscurité qui nous font tous étrangers.
Voilà, c’est bien ce soir, ici qu’être étranger m’est le moins insupportable.
Parce-que la plus profonde solitude ne se trouve pas dans un desert, dans une forêt ou sur une île perdue en mer, mais bien dans les recoins et impasses de cette ville.
Il y en a en moi, cachée derrière mon anonymat et accompagnée par une folie qui aimerait laisser expulser ses délirs loin des regards accusateurs et des rires moqueurs de tous ces “bien-pensants” usant de principes gerbants pour nous retenir sous leur captivité.
Voilà pourquoi moi, je préfère mes trottoirs mouillés, cette pluie qui dégouline de mes cheveux et cet indélébile cafard.
Oui je les préfère à ces moutons bavards qui puent l’ennui et qui n’accèdent à la liberté qu’à travers des rêves nichés sous leurs draps douillets.
On dit que la liberté a un prix. S’ils étaient là près de moi sur ces trottoirs, ils me pointeraient surement du doigt et feraient de moi un animal à enfermer. Mais heureusement la nuit les a chassés et ils sont désormais trop occupés à rêver.
Alors je marche, je marche. La pluis glisse sur mon front sans perturber mon agitation. Je me détourne des poteaux, chevauche les caniveaux inondés. Je vais comme une corde cassée en vibration et lance mes dissonances dans les rues désertées.
Je vais le cerveau plein de pensées sans relation. Je défie le vide de mes pas en accéleration. Je n’ai nul part où aller et pourtant je vais, je marche, sans que rien ne puisse m’arrêter à la tâche.
25.3.09
24.3.09
Ne pas voiler les jours avant d'avoir laissé s'échapper le passé
Ne pas tourner la page avant d'avoir laissé couler les mots
Défier le temps, sauter les saisons, faire les jours, les déshabiller.
Laisser les gribouillis sur la page s'évanouir en feuillets d'eau,
entamer les heures avant de les enterrer là où elles reposeront intouchables
les lettres sur pierre seules témoignent du temps qui s'écoule, vulnérable.
L'horreur des jours gris, des nuits noyées dans l'ennui.
Triste pour avoir senti le néant perçant de la mélancolie.
Laisse le temps comme meilleur amant glisser sur ton corps,
marquer l'empreinte sur ta chair des minutes qui la perforent,
pour y déloger l'ennemi, trouer l'instant,
gagner pas à pas la mesure de ses battements.
Laisse le faire, laisse le défaire pour toi,
le temps.
12.3.09
11.3.09
Matinée
Les rayons d'une douce matinée ont percé mes volets pour lentement me réveiller.
Je me sors d'un sommeil agité, dévoré par les sueurs perlant sur mon front brûlant.
La nuit a enfin jeté sur la ville ses dernières heures et la voilà déjà agitée, je l'entends de l'autre côté.
Une paupière, puis une autre, aggripent les premiers rayons de la journée.
Je sens sous la couette tout près, quelques morceaux d'un mal insolent qui m'aura secoué tout la nuit.
De mes petits pas je tatonne le sol froid à la recherche des pièces morcellées de mes cauchemars passés en dessous, là où tout est flou et embrasé.
J'étais ligotée par le malin qui me serrait si fort au corps, si fort que je me sentais comme possédée.
Il a réussi à gagner mes nuits, lentement, lentement, il s'est glissé sous mes draps pour faire de moi la parfaite proie.
Mais ce matin tout est fini. Vide, je peux tenter d'attraper le fil de ma journée.
Le laisser seul sur mes draps, attendre la prochaine nuit où je reviendrais à lui.
8.2.09
Un cercle de feu autour du corps carré, pesant.
Des fourmis grimpant au bout des doigts,
Comme par l'attaque hivernale du froid.
Voilà l'heure venue du dépendant
de chercher dans les rues le produit apaisant
d'apporter au temps son pochon de folie
quelque part caché dans les recoins sombres de la nuit.
Sans elle, il resterait absent fébrile et frissonnant
dégustant avec douleur à un maléfice provoquant.
Un corps comme vidé fait de nerfs ennoués,
d'un vrac d'idées enrolées, bloc de pensées embrasées.
avancer sur un sol jonché de verre
guidé par les fils d'un sortilège pervers.
Poison dans ses veines fatiguées,
hurle à l'intérieur la peur du prisonnier.
Le voilà traînant son butin de misère
pour enfin de voir déposer dans le creux des mains
le paisible d'un meilleur lendemain.
Tirroir d'un petit meuble en fer rouillé,
attend le doux printemps pour enfin se voir dépossédé,
d'un amat objets déchus par le temps.
Ne pas imiter la bourse avec son argent,
avide juste pour combler le vide.
Tous ces biblots inutilement capturés puis entassés
pesants à l'intérieur de cette boîte esquintée.
7.2.09
6.2.09
triste singe
Triste singe,
bois ta peine,
mes nuits ne t'appartiennent plus,
et tu ne possèderas jamais le monde.
A visage découvert,
le singe ne rit plus
le singe n'entend plus,
le singe ne voit plus
replié sur ses propres plaies.
Passé démon, passé trophée.
Passé qui pèse sur le petit singe maigrichon.
A entasser
On en trouve plus la force de soulever
Va, vol singe,
Retiens bien serré ton butin
Et part donc oncrétiser ton pacte avec le malin.
Mélancolie des vieux jouets
On dit la tristesse ou la mélancolie.
Mais au fond, n'est-ce-pas simplement les jours
qui courent et s'attrapent du bout de leurs heures?
Toutes ces nuits qui percent de la pointe des doigts nos abris
et prient nos âmes de trouver le courage de braver nos peurs.
De se laisser docilement bercer par la timide lune
et porter à la clareté du jour la voix de nos agitations nocturnes.
Des rêves troubles, construits sur des larmes claires
reculées, cachées derrière cette ville trop agitée.
Des flux parasitaires transperçant la tiédeur de nos chairs.
Des jours flous, hantés par nos plus vifs cauchemards.
Faible conscience ne déjoue pas les bruyants éclairs
Ces peintures célestes brûlées par l'anxiété
de se voir s'envoler sans avoir pu déposer quelque part,
un bouquet d'images éclairées ou ternies.
Un bout de passé qui jauni sur papier,
pour chanter ceux que l'on a pu aimer,
griffonner ceux qui nous ont trahi.
Les lumières ne prennent reflet que sur le translucide.
Mais à l'intérieur tout est bel et bien vide.
Ils sont partis avec leurs meubles boisés,
bourrés de ces archives d'un futur halluciné.
Ne me laissez pas croire que l'avenir est devant
car voilà longtemps que je ne vis plus au présent.
Nichée derrière mes rideaux de fumés,
je ne fais que gratter sauvagement sur du papier
avec la vivacité du passé, ces réserves faites sur vos curiosités.
J'emprisonne tous les mots restés coincés
par la pudeur embrasée des fruits du passé.
Aujourd'hui paisible là où rien ne bouge,
adagio tempere, les notes murmurent
bloquées à lintérieur d'un rectangle fermé d'épais murs
la quiétude de nos journées ensoleillées,
hurlent, vacarme agité en pleine nuit,
les jouissances du vécu, les angoisses de l'ennui.
J'ai perdu sur le chemin mes rêves, mes larmes
Et dans la rosée de l'aube je baisse délicatement mes armes.
Le ciel embrûmé porte sur ses dégradés, quelques débris colorés
de tous ces jouets désormais par le temps usés,
qui hanteront et fleuriront mon éternité.
Silence...
Sous son enveloppe d'absence,
il faudra gratter pour entendre.
C'est un silence comme un ventre trop gourmand
qui aurait avalé trop de mots.
Une gorge tenaillée,
une langue gonflée.
Creuser du vide
formé sur du saturé.
Trop de mots cachés, trop de lettres rattachées,
Il ne tient qu'à toi, de vouloir
savoir.
Déterrer ces obscures présences.
Dénouer ces non-évidences.
Voler au silence, ses cordes vibrantes.
Celles qui finalement murmurent,
hurlent ou chantent
quelques vérités déguisées.
les instants sombres du pénitent
A chacun de ces moments, la lumière semble avoir subtilement glissé vers des tonalités graves comme si crescendo, elle avait traversé la pièce pour venir se recueillir au pied de notre lit.
L'espace s'en retrouve réduit, ses limites aspirées, venues encercler la nudité de son corps.
Il jît là, en plein centre de ce cadre nourrit d'abîme; saint trop humain, héro au masque tombé, devant moi exposé sous sa fragilité la plus brute. Ecrasé par le poids de ses nerfs, de ses muscles et d'une chair bien trop épaisse pour n'être qu'une couverture.
Seul sa peau résiste et s'agrippe aux derniers miasmes lumineux. Elle flotte pesante comme suspendue au dessus d'un ciel nébuleux.
Ma main glisse là où à l'intérieur reposent les pulsations d'une âme ébranlée. Et c'est toute impuissante que celle-ci vient recueillir sous sa paume les gémissements du pénitent. Rien ne peut pénétrer sous cette chair pour l'y apaiser.
Son corps possédé, craque et se contorsionne.
Son visage aux traits tiraillés, grimace toute l'animosité de ce violent spectacle.
Il tente sous mon regard désarmé d'expulser les stigmates de violents secrets bien enfouis qui malgré tout acharnement ne sombreront jamais dans l'oubli. Ces fragments de souvenirs qui même ensevelis au plus profond sous d'innombrables couches de terre, ne cessent de vivre, de se faire revivre et de secouer par de violents échos, ce sol qui porte pourtant à la lumière du jour, les pierres gravées du repos.
Ils ressurgissent intacts, venus percer, trouer sa chair enflammée avec le même impact que celui du passé.
Le voilà aussi désarticulé et flexible qu'un pauvre pantin éxécutant sur la scène de ce lit couvert de draps en fouillis les mouvements endiablés d'une mémoire dépourvue de toute pitiée.
Avancer
La force s'est faufilée en dehors.
Ce corps reste planté au sol, aspiré par sa base.
Tendu luttant contre la loi inéluctable de la pesanteur .
Une force plus puissante que cette masse de chair laissée en chiffon, traînant ses membres lourds.
L'air qui l'enveloppe ne semble pas être le même celui qu'il aspire.
L'air qui le nourrit est un air pauvre. Asphyxie.
Il pèse sur ses muscles flottants.
Ce corps baigne dans un espace sans repères.
Il ne sait trop où se diriger.
Là où il se trouve, il est en proie à tous les dangers, poids de la lenteur ou immobilité.
Un virus en son noyau qui le tenaille et le conditionne à une pénible fragilité.
L'important c'est parait-il d'avancer coûte que coûte alors il tente sous chacun de ses pas tremblants, d'y repousser un peu de frayeur. Il avance un peu titubant.
Alors ils verront eux tous, qu'il n'est pas ce prisonnier condamné impuissant.
Peut-être même qu'au bout de quelques pas gagnés malgré la faiblesse et la fragilité et malgré que le vent n'ait pu l'y pousser, il gagnera la porte de sortie.
Il respirera, l'air que tous respirez, celui du sursis.
Son corps se réouvrira au monde avec voracité et curiosité.
Mais en attendant, il avance tout lentement et rivalise avec ses peurs.
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