31.5.08




La nuit est un animal qui ne s'apprivoise pas.
Le jour un élément après lequel on court.
On croit pouvoir le tenir mais son souffle n'attend que le silence des rues pour atteindre sa destination.
A l'intérieur les roues mécaniquement transportent les caisses de ce qui a fuit devant nos yeux.
Ces tous petits indices qui ne parlent qu'à l'inconscient, ces petits ingrédients malins qui ne se déplient que la nuit.
Ca vient comme ça se dérobe, on se transforme en chasseur d'oubli.
Un patchwork, des gribouillis sur une feuille.
Des mots sans sens qui cachent leur essence, coulent à la lisière du temps, ennemi de ce vomissement qui cherche ses formes.
La mécanique résiste et les visions restent au fond, tapissées dans l'ombre.
Le souvenir réapparaît mais ne dévoile que sa fine silhouette.
Les images se délavent, les pistes se brouillent, la chronologie se décompose.
Le noyau de l'expérience lui, squellette osseux de pièces toutes rapiécées,
survit et ne cesse de s'assimiler.
Une gestation sans fin, un accouchement mortuaire.
Quelques morceaux d'une partition où chaque note aboie sa notoriété,
où chaque question déroule sur la portée rythmes, ponctuations, tente d'atteindre quelque part sous son phrasé,
son impossibilité.