19.11.08




Was it still Earth?




Je me souviens d'une nuit qui s'était soudainement transformée en un sac de noeuds. Des péripéties de dernières minutes comme un dernier coup d'éclat avant de tout plaquer. Tremblante, angoissée j'avais bouclé mon sac à dos en un temps record. Il ne pouvait rien me manquer, ma tête, mes jambes, mon appareil photo, passeport et billets, ça n'était pas compliqué.
Je ne savais toujours pas ce qui me poussait à tenir entre mes mains ce passeport pour l'ailleurs. Il y avait quelque chose d'inquiétant et d'excitant à la fois d'aller chercher là-bas, sur un bout de terre coincé au Nord, la clé d'une porte déjà truffée d'autant d'énigmes.
A bord d'un taxi, j'ai troué la ville encore à cheval entre aube et nuit, à ces heures où personne ne pouvait m'appercevoir prendre silencieusement la fuite. J'ai filé à travers un labyrinthe parsemé de langues en verre et rapidemment gagné l'accès à une immense baie vitrée derrière laquelle miroitait ma belle bête des airs.
Un vol trop rapide par dessus les nuages puis soudainement un spectacle anormal. Etait-ce bien ici?
De là haut vu de par mon hublot, une étendue toute faite de terre craquelée.
Jamais la terre ne m'avait semblé plus réelle et organique. Si tremblante qu'aucun humain ne semblait pouvoir s'y loger.
Un vide inhabité fait de terre et de pierres et par endroit même d'étranges cheminées dont s'échappait un souffle chaud; partant de son noyau pour gagner les airs, laissant des soupirs enfumés, des traînées de désolation caresser lassivement sa chair.
Non, il ne pouvait pas y avoir de place pour un seul homme sur cette île, elle ne pouvait pas se trouver si près sur terre et semblait bien trop vivante pour se laisser dompter.


2.11.08

Quietely sitting in the curve of the skyline

The growling of the earth







-Some pictures here dedicated to all the passengers I've met on the road in Iceland -

-Iceland 2008-


She had found a way to escape.She'll have to go or she'll die. It had become as radical. She'll have to carefully organize every option, it was as to dig like if she was a fugitive.
She has made such beautiful dreams about being encircled by cold blue lowlands.

She was going up and down on small hills with her little steps with no fear stocked inside her, she was a child.
There was a group of five other small kids with her, they were all submerged in the middle of this naked skyline.
Her face was scanning the air and discovered a full light, round and colored. These warm sensation on her skin drove her in a soft ecstatic state.
As she walked, she was pulled out of reality, drowned into the sublime of virginal spaces. It couldn't be true, this light, this landowning fragility.
Each of them at their own rythm tasted this walk without any anxiety, they were left by themselves, lost, but here, freedom was the most powerfull emotion they could feel. Those little survivors followed their way without no daring to speak in the fear to fluster the fullness, the blessed order in which they bathed.
Just before her waking seized her out of this fairy painting, their path ended on a .......It was still the daybreak and there was orphans inside who were still sleeping. At the first waking movement, they will ask for asylum. But they knew that there was no place to chance in what they were living.
Where they came from, they were unable to remember it. Where they were going, only their instinct could give them a clue.
There was a casserole from which still frees some smokes. They all felt charmed by the perspective of a meal.And it's when she threw three crabs inside the boiled water that her eyes roughly opened themselves.

It wasn't only a dream, all of what had just taken place was as real as this bed in which she was parachuted, as this city she will soon have to cross, this tarmacked daily life she'll have to live.
Her sleep had driven her into a connection with her primitive inside. She understood at her waking the real meaning of the freedom's word.

10.9.08

28.7.08

Bouche affamée




C'est un drôle de jeu.
A la poursuite de tous ces pas qui s'élancent en tout sens, s'interfèrent, s'entrechoquent.
Des profils en profusions, un chahut d'expressions.
J'attends l'impact avec cet inconnu qui tente de dissimuler sa curiosité, ce passager des routes toutes tracées.
Sache que je suis ma propre nocivité.
Je suis un vide comme une bouche affamée.
Je suis l'abondance, le surpoids, cette grosse masse qui se construira sur ton fouillis, ces objets laissés en liberté, toutes ces marques qui dévoileront sous une lumière bavarde, quelques échantillons de ton identité.
Tout compte fait, tu verras, je n'aurais fait que passer.

Toutes les volontés de Morphée




Elle avait trouvé un plan de sortie. Elle irait ou elle mourrait. C'était devenu aussi définitif. Il lui fallait organiser point par point chaque option, c'était comme creuser des tunnels à la manière des fugitifs. Ce plan devait fonctionner coûte que coûte.
Elle les avait rêvé ces plaines bleues froides valloneuses.
Elle montait descendait de ses petits pas qui ne craignent rien, c'était une enfant. Accompagnée d'un groupe de cinq autres modèles réduits, elle se retrouva subitement immergée au beau milieu de cet horizon nu. Son visage scrutant les airs, il fût surpris par une lumière pleine, ronde et colorée. Ces chaudes caresses conduisaient son esprit vers un état de douce euphorie.
Plus elle avançait, plus la beauté virginale de l'espace l'écartait de la réalité, ça ne pouvait tout bonnement pas être vrai, cette lumière, cette fragilité terrienne.
Chacun a son rythme goûtait cette marche sans l'ombre d'une angoisse, ils étaient seuls, perdus mais ici, la liberté prenait le dessus sur toute autre émotion. Ces petits survivants poursuivirent leur chemin sans qu'aucun n'ose prendre la parole de peur de troubler la plénitude, l'ordre sacré dans lequel ils baignaient.
Juste avant que son réveil ne l'empoigne hors de ce décor, ils tombèrent sur un refuge. C'était encore l'aube et ses occupants, des orphelins comme eux étaient encore assoupis. Une marmite stationnait sous le proche du refuge. Ils décidèrent alors de partager ensemble un repas. Aux premiers signes d'éveil, ils iront demander l'asile mais aucune crainte ne semblait se ressentir. Ils le savaient, le hasard n'existait pas.
D'où ils venaient, ils en étaient incapable de se le rappeler, où ils allaient, seul l'instinct leur donnait réponse. Cet abri noyé dans ce désert de glace était donc leur maison d'accueil.
Les premières fumées se dégagèrent de la marmite. La perspective d'un repas comblait toute attente. Et c'est lorsque qu'elle jeta trois crabes dans le bouillon que ses yeux s'ouvrirent.

Ce n'était pas qu'un rêve, tout ce qui venait de se dérouler était aussi réel que ce lit dans lequel elle avait été parachuté, que cette ville qu'elle allait devoir traverser, ce quotidien bitumeux qui n'allait de nouveau pas l'épargner.
Son sommeil l'avait conduit au dialogue avec son intérieur primitif. Elle comprit à son réveil le réel sens du mot liberté.

16.7.08

Histoire d'un portrait I:



J'étais l'étrangère de passage. La feuille blanche à remplir dans l'attente de rencontres ponctuelles qui passeront aussi vite qu'elles se logeront sous la couverture du passé. Des personnalités comme des petites lettres sur un carnet qui se sont révélées riches et entières.
Ici le portrait de Beaver, croisé à plusieurs reprises entre conversations paisibles et euphories kétaminiennes.

Si l'on organisait un absurde classement social des individus, Beaver serait un « personnage ». Celui dont le charisme n'échappe pas aux foules qui prennent un malin plaisir à l'observer le regard rond comme des billes. Il attire la fascination par ses gestes libres d'excès et ses expressions ouvertes. Avec ses rondeurs, il gagne une certaine docilité qui le rend accessible aussi bien que toute confiance lui soit accordée d'entrée de jeu. Les gens viennent, tentent de le toucher, mais Beaver n'est pas un personnage de foire, ni un objet de divertissement, il se livrera ou préfèrera bondir et laisser son corps s'exclamer sous les sons, devenir semi-imperméabilité.

Je devais être sur un siège placé au dessus des nuages, mais le sort en aura fait autrement et vingt quatre heures supplémentaires me seront livrées de force pour adresser mes adieux à Montréal. Fred mon colocataire me retrouva assise sur le canapé du salon quelques heures après mon soit-disant départ. Il ne me demandera pas d'explications et se contentera de secouer la tête en souriant ( Sous entendu « Ahhhhh, avec toi, ça ne s'arrête donc jamais »).
Il lancera donc le programme: un concert accompagné de quelques verres de whisky. Aussitôt, nous nous lançâmes à l'assaut des -30°C extérieurs. La soirée se passera et nous croiserons Beaver qui apprendra mon départ. L'excuse sera attrapée au vol pour prolonger la nuit et la transformer en une seconde journée à partager en trio sous l'ordre de la célébration.
Beaver partira à la chasse aux drogues, Fred lui, accoudé au bar à l'alcool. Une fois les ingrédients réunis sur la table, Beaver se lancera dans toutes sortes de curiosités bavardesques, des noeuds de phrases sortiront spontanément avec une telle habilité que presque chacunes d'elles me voleront un fou rire. Oui c'est certain, le ridicule ne tue pas. Lorsque la musique se coupera brutalement au milieu de notre conversation (nous porterons bien évidemment le chapeau de cet incident technique), il hurlera les plus crédibles insanités d'un naturel déconcertant. Ses impulsions verbales indisciplinées n'échapperont à aucune paire d'oreilles environnante. "Quelle joyeuse bande de crackheads". Le gérant du bar débarque avec pour mission d'éradiquer ce qu'il croit être une situation de débordement.
Acte de barbarie!!!
Peu importe, personne ne se sentira l'âme d'un justicier... nous nous mettrons donc sur la route de la maison, à l'abri des préjugés qui cèdent à la facilité.

Le lendemain, je retrouvais Beaver sur le canapé. Quelques vapeurs nocturnes perceptibles sur ses traits du visage. Il deviendra ma boule anti-stress de mes derniers instants sur Montréal.
Lorsque l'échange se fait aussi naturellement auprès d'un inconnu, c'est là signe d'une entente qui n'a besoin d'aucun morceau de passé pour naître librement. J'ajoutais là une dernière carte à mes portraits de famille. Ce départ repoussé prendra presque un sens, une signification réelle au fur et à mesure de sa présence à mes côtés . Il s'avèrera être le compagnon idéal pour m'aider à refermer mes valises, chasser au mieux l'angoisse du retour et partager avec moi un repas au chinois à trois sous du coin. Nous échangeâmes notre satisfaction à passer ce court temps à glisser des mots l'un d'en l'autre.

Le dessert a pointé son nez, le moment venu d'éventrer un fortune cookie avant d'en finir pour de bon. Son message à l'intérieur m'adressa ces mots:
« le meilleur prophète du futur est le passé »
Ensuite le temps s'est arrêté, j'ai décollé vers le futur avec comme bribe du passé, ces mots recrachés, ces instants et ce portrait.

2.6.08

L'Hiver souvenir.



La chaîne du temps s'est brisée.
Ce n'est pas seulement l'inondation de ce blanc dégoulinant,
où ces nouveaux monstres des rues venu le chasser.
ce sont de nouveaux jours nichés sous le recueillement
Une nouvelle chronique encadrée par d'épaisses fenêtres.
un corps qui se meut différemment, des sons citadins qui sonnent timidement.
Plus moyen d'y échapper, il faudra battre retraite.
Prisonnier sous ce retranchement, l'air se retrouve figé.
Le temps suspendu lui, erre librement sur les traces du passé.
La maison devient corps et le corps pense:
"Le froid ne nous crèvera pas, même si nos pas doivent piétiner sur leur passage, la frise de souvenirs tranchants."
Le ciel a la lumière affaiblie devient partiellement égal à la nuit,
si ce n'est pour dévoiler le spectacle de quelques chairs héroïques
affronter l'hostilité d'une saison qui ne leur appartiendra jamais.
Devant la fenêtre, ce cadre trop immobile, nous observateurs ennuyés
devenons le mouvement de pensées qui s'agitent devant la peur de geler.
Comme les mots, elles ne savent pas où elles vont,
elles aboient la surdité de ce corps, de cette maison, en proie à ces longs instants glacés.


31.5.08




La nuit est un animal qui ne s'apprivoise pas.
Le jour un élément après lequel on court.
On croit pouvoir le tenir mais son souffle n'attend que le silence des rues pour atteindre sa destination.
A l'intérieur les roues mécaniquement transportent les caisses de ce qui a fuit devant nos yeux.
Ces tous petits indices qui ne parlent qu'à l'inconscient, ces petits ingrédients malins qui ne se déplient que la nuit.
Ca vient comme ça se dérobe, on se transforme en chasseur d'oubli.
Un patchwork, des gribouillis sur une feuille.
Des mots sans sens qui cachent leur essence, coulent à la lisière du temps, ennemi de ce vomissement qui cherche ses formes.
La mécanique résiste et les visions restent au fond, tapissées dans l'ombre.
Le souvenir réapparaît mais ne dévoile que sa fine silhouette.
Les images se délavent, les pistes se brouillent, la chronologie se décompose.
Le noyau de l'expérience lui, squellette osseux de pièces toutes rapiécées,
survit et ne cesse de s'assimiler.
Une gestation sans fin, un accouchement mortuaire.
Quelques morceaux d'une partition où chaque note aboie sa notoriété,
où chaque question déroule sur la portée rythmes, ponctuations, tente d'atteindre quelque part sous son phrasé,
son impossibilité.

16.5.08

même plus peur...






Mon scanner dématérialise lentement mes images.
Elles deviennent une palette ordonnée de 0 et de 1.
Je scanne donc je suis.
Je scanne du vide.
Résultat d'un miroir transpercé par la lumière d'une intuition bavarde.
C'est mon vide. Ce que je ne peux moi même percevoir.
C'est le silence entre chaque morceau qui tente vainement de remplir le blanc de mon atelier.
J'écris l'absurde d'un bon geste gras et désinvolte.
A côté de ça, je divague, je cherche, je me perds et je scanne l'impalpable, le tout, le rien.
Le rien.

8.5.08




Terrain d'absence, le corps se balance traçant les courbes d'un sentier qui ne l'effraie qu'à moitié.
Ici, il se croit héro, ce ne sont pas les recoins sombres des forêts qu'il craint, ses animaux errants, ni de s'y perdre.
Pourtant il le sent, ça palpite sous sa peau, ça hérisse ses poils, fait craquer ses os, tord ses muscles; il devient fragile devant ce bucolique et cette lumière filtrée de conte de fées.
Ici, c'est pourtant réel, tout autant que chacun de ses pas sur ce territoire hanté par une virginité qui le rend impure, si insignifiant.
il s'efface
c'est un héro vaincu.

10.3.08

Our violent times




We had our violent times
Now in these ones
We have more. No one's against
it,
Violence is almost not this
No one's movie, books, the
story

of how we get by. Not against
her personal country's revolution.
Now we have more Everyone's

Cold
around within an exterior mind

Too Hot, too cold It would be good,
too,
if you could be prior, in some ways
The ways we were used to you
before just before now blew you
away. I,

the one I know, will leave again
Forgetting forms, the pieces fall
of a membrane of rags.

Alice Notley

9.3.08

Los Angeles


LA, fev 2008

Tas de linge et valise oubliés dans un coin d'appartement sous la lumière timide d'un quartier est hollywoodien pluvieux.

Chelsea Hotel (2)


Courtney Gibson (Existereo) - NYC, oct 2007

Chelsea Hotel

New York City, oct 2007


A l'abri du fourmillement matinal des insectes de la big apple, l'heure est à la préparation d'une tournée qui n'attend pas les retardataires.

(Court extrait d'une projection Vidéo super 8 refilmée à l'aide d'un téléphone portable. Vidéo capturée au Chelsea hotel avec l'aimable aide de Courtney Gibson -Existereo)

City

Londres 2007

Les derniers jours d'hiver (2)















Norway 2006





I feel lifted to the north.
Blanketed warm, at home and comforted by the solitude as we sometimes are.
And the quiet came through. Sound vanquished by the layered snow.
Lines blurred distinct yet crumbling into the sight of other objects, like the way things look through the tears cupping our eyes in the bitter cold.
I'm at home in those shacks, growing a beard.
I cut wood by that river, surrounded by my breath.
I can see all the restraint that raises beauty to the brink of that old memory,
the one we all share sehow, in the grey yellow clumps of grass that spot the ground.
My steps along the path, then the fall of the latch on my white fence makes a sound dull.

Joshua Paverud

8.3.08

Les derniers jours d'hiver.


A la vitesse - Super 8 -





Ne tente pas de retenir le temps.
Ici, la vitesse tourne à 28 images par secondes.
Compte 28 dans ta tête et tu n'auras toi,
capturé qu'une unique image.
Ne tente pas d'arrêter le temps,
c'est toi qui te glace en lui.
Ne prend que les vides qui ne défient plus le temps.
Un instant timide.
Au dehors d'une chronologie
dont on a volé quelques fragments de mémoire.







Montreal 2007
(Capture d'image d'une vidéo super 8)

shower



The boiled water glides on his fragile skin,
it turns red but he doesn't feel any pain.
It stays inside like something nobody could calm down.
He feels liquid, warm, comfortable
forgets his tired flesh.
He feel sticky like the mildew stock in the corner of his shower.
Behind the door, his cat is yelling after him,
while he is to busy making love to lady heroine.
The air is warm, you lost your senses.
He could feel every single drop sliding in his tired veins.
He could hear the whispers cutting the air of this stifled space.
The water glides on his fragile skin,
but it stays inside.

25.2.08

Loup de la Parade 2



Dan (Wolf Parade)
Montreal 2008

22.2.08

Juliette

silence



Un piano perdu au bord du lac croche dans un chalet des Laurentides (Qb)

character II



Un des Loups de la Parade (Hadji -celui qui tourne les boutons)

shy sink

Berkeley-CA



Jeff (aka Jel).
C'est un peu comme si il était né sur sa "smocking chair".

Nocturne au Motel







Route vers L.A. Arrêt tempête. Motel refuge d'une nuit agitée.



Isla


Isla, l'énergie chaleureuse, le guide qui fera fourmiller mes yeux.
Le plus beau des sourires qui m'est été donné à voir.

...



A l'aube.
Cali toujours...

recueil

par le creux d'une fenêtre...

Quelqu'un a jeté la clef...



On s'y perd. On s'étonne. Entre les vallonnements de la terre et l'éxubérence d'une végétation luxueuse, le coeur fait des bons.
C'est un conte qui se dessine autour d'une école abandonnée par les cris d'enfants...







- Californie (où j'y ai laissé quelques mouchoirs)