24.3.09





Ne pas voiler les jours avant d'avoir laissé s'échapper le passé
Ne pas tourner la page avant d'avoir laissé couler les mots
Défier le temps, sauter les saisons, faire les jours, les déshabiller.
Laisser les gribouillis sur la page s'évanouir en feuillets d'eau,
entamer les heures avant de les enterrer là où elles reposeront intouchables
les lettres sur pierre seules témoignent du temps qui s'écoule, vulnérable.
L'horreur des jours gris, des nuits noyées dans l'ennui.
Triste pour avoir senti le néant perçant de la mélancolie.
Laisse le temps comme meilleur amant glisser sur ton corps,
marquer l'empreinte sur ta chair des minutes qui la perforent,
pour y déloger l'ennemi, trouer l'instant,
gagner pas à pas la mesure de ses battements.
Laisse le faire, laisse le défaire pour toi,
le temps.

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