6.2.09

Avancer





La force s'est faufilée en dehors.
Ce corps reste planté au sol, aspiré par sa base.
Tendu luttant contre la loi inéluctable de la pesanteur .
Une force plus puissante que cette masse de chair laissée en chiffon, traînant ses membres lourds.
L'air qui l'enveloppe ne semble pas être le même celui qu'il aspire.
L'air qui le nourrit est un air pauvre. Asphyxie.
Il pèse sur ses muscles flottants.
Ce corps baigne dans un espace sans repères.
Il ne sait trop où se diriger.
Là où il se trouve, il est en proie à tous les dangers, poids de la lenteur ou immobilité.
Un virus en son noyau qui le tenaille et le conditionne à une pénible fragilité.

L'important c'est parait-il d'avancer coûte que coûte alors il tente sous chacun de ses pas tremblants, d'y repousser un peu de frayeur. Il avance un peu titubant.
Alors ils verront eux tous, qu'il n'est pas ce prisonnier condamné impuissant.
Peut-être même qu'au bout de quelques pas gagnés malgré la faiblesse et la fragilité et malgré que le vent n'ait pu l'y pousser, il gagnera la porte de sortie.
Il respirera, l'air que tous respirez, celui du sursis.
Son corps se réouvrira au monde avec voracité et curiosité.
Mais en attendant, il avance tout lentement et rivalise avec ses peurs.

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